Friday, June 8, 2012

Des chercheurs évaluent l’interaction du mors et des rênes avec la bouche des équidés

Par: Christa Lesté-Lasserre
TheHorse.com, 13 Avril 2012, Article #19877


Avoir une meilleure compréhension des mécanismes de l’interaction des “mains” avec la tête du cheval peut améliorer les performances, le confort et le bien-être de votre cheval à souligné un chercheur lors d’une conférence récente sur la science de l’équitation. Hilary M.Clayton, BVMS, PhD, Dipl. ACVSMR, MRCVS, professeur à la chaire de médecine de dressage en sports équestres Mary Anne McPhail à l’université de l’état du Michigan a expliqué que les mors, les muserolles et les éléments du filet exerçaient tous une pression, pouvant considérablement varier, sur la tête des chevaux, lorsqu’on mettait de la pression sur les rênes.

Mais les nouvelles découvertes en biomécanique dans la science équestre peuvent aider les cavaliers à mieux décider du type d’équipement à utiliser ainsi que tordre le cou à certains mythes sur les filets, les mors et les rênes.

D’après Clayton, les tissus mous comme la langue sont plus prédisposés à supporter la pression que l’os nasal et le palais. Elle déclarait, en 2011 aux Pays Bas, lors de son intervention à la conférence de la Société Internationale pour la science équestre, qui s’est tenue du 26 au 29 Octobre à Hooge Mierde « La langue du cheval peut être très sensible mais elle peut aussi supporter une grande variété de pressions »
Elle déclarait : « De mon point de vue, je serais plus intéressée par la pression directe sur les tissus durs (et) les os, que sur les tissus mous qui ont une meilleure capacité à l’absorption des forces »

A l’aide de radiographies et de fluoroscopie (radiographie en temps réel) de la tête d’un cheval alors qu’il portrait un filet et un mors, Clayton évalua la position du mors dans la bouche du cheval avec et sans tension appliqué aux rênes. Lorsque le mors est de taille appropriée à la bouche du cheval celui-ci pouvait faire avancer et reculer sa langue sous la pièce de métal.

Clayton dit que « La relaxation de la langue permet au mors de se placer dans celle-ci lorsqu’une tension est appliquée sur les rênes. Mais si l’articulation centrale d’un mors brisé simple (le mors de base) frappe vers le haut sur le palais, cela apparaît plus inconfortable au cheval. » Elle ajoute que « cet effet d’ "action de casse noix " pourrait causer une réaction du cheval sous forme d’ouverture de la bouche ou de défense par rapport au mors. » 

«Je crois que certaines résistances que nous pouvons observer par rapport aux mors sont la façon que le cheval utilise pour soulager la pression sur le palais, »
Clayton suggère essentiellement que les cavaliers devraient éviter de produire des pressions sur les tissus durs (comme le palais ou les os des mâchoires) et conserver la pression principalement sur la langue.
D’un autre côté, les premières études sur la bride sans mors montrent que la pression sur le nez et la nuque est assez importante a ajouté Clayton. Bien que cette recherche n’en soit qu’à ses débuts, Clayton ne se dit pas convaincue que la bittles bridle (bride sans mors) soit plus ‘humaine’.

 « Certaines personnes donnent l’impression que si vous retirez le mors de la bouche du cheval, alors vous solutionnez un grand nombre de problèmes — que le mors est une source de douleur » dit-elle. « Je vous mettrais en garde que le fait de retire le mors n’est pas la solution à tout. »
Même si, souligne t’elle, la bride sans mors peut constituer une “alternative utile” pour les chevaux auxquels il n’est pas possible de mettre un mors, comme ceux qui ont la langue lacérée. 
Clayton ajoute que les recherches parallèles sur la tête et l’encolure soulignent la nécessité des brides et des mors aidant les cavaliers à faciliter la légèreté et la flexion de l’encolure pour mieux supporter le poids du cavalier. « Nos recherches sur les lésions dans l’encolure montrent qu’elles sont très courantes chez les chevaux montés ».

Pour maintenir le port de tête et la position d’encolure requis par la discipline, le cheval doit « mobiliser les muscles posturaux profonds de l’encolure pour stabiliser les articulations intervertébrales et éviter les micro mouvements qui prédisposent aux changements générant l’artrite » dit-elle. « Les exercices qui sont au coeur sont ceux qui se focalisent sur le mouvement de l’encolure à travers de nombreuses sortes d’exercices dans plusieurs directions et sont le meilleur moyen de mettre en action les muscles posturaux profonds de l’encolure, afin que le cheval puisse réaliser les différents ports de tête et flexions d’encolure en toute sécurité. »

Elle conclue que “comme les cavaliers reconnaissent que chaque cheval est différent et a des réactions propres par rapport aux différents changements de directions, ils seront en mesure de mieux garantir le bien être des chevaux sur le court et le long terme.”

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