Friday, January 20, 2012

Traité sur l'occupation des maréchaux ferrant.

par Maksida Vogt

La ferrure — une voie pour la protection de l'animal?

Dans le monde du cheval il existe tant d'idées reçues et d'erreurs vitales qu'il est difficile pour un propriétaire qui cherche la vérité de la trouver. Ca commence par l'intention d'avoir une idée correcte de l'image des pieds de votre cheval pour pouvoir juger de leur état. Quelle est la première chose que fait un cavalier moyen pour l'entretien des pieds de son cheval?
Il appelle un maréchal ferrant.
Mais ce maréchal ferrant a t'il les connaissances nécessaires pour comprendre et traiter au mieux le pied? C'est plus que douteux. Ma propre expérience avec les maréchaux ferrant et les discussions que j'ai pu avoir avec eux m'a poussé à écrire ce qui suit, afin d'aider les propriétaires de chevaux à avoir une meilleure compréhension sur ce point.

Je crois qu'il est d'une importance cruciale, pour un propriétaire, soucieux du bien-être de son cheval, de comprendre en premier lieu pourquoi la ferrure est si douloureuse pour le cheval.
Lorsque vous ferrez un cheval, vous allez avant tout bloquer le fonctionnement de cet organe. Le pied du cheval se dilate sous le poids du cheval lorsqu'il touche le sol et se contracte lorsqu'il ne porte aucun poids. Ceci porte un nom — le mécanisme du pied, et il aide le cheval à pomper le sang pour retourner dans son coeur et à avoir une bonne absorption des chocs de manière à ne pas fragiliser les articulations.
Que se passe t'il lorsque vous autorisez le ferrage de votre cheval?
Le pied ne va alors plus être en mesure de se dilater en talons, au contraire le fer étant fixé dans la position du pied la plus contractée (celle ou le cheval ne porte pas de poids puisqu’il a le pied levé) et le report de poids s’exerçant alors en quartiers (début de la zone dans laquelle le maréchal ferrant fixe le dernier clou) le mouvement du talon se retrouve agir à l’inverse et contracte plus le pied lorsque celui-ci porte du poids (démonstration physique très aisée à reproduire et confirmée sur le fer lors de son retrait) et je suppose que tout le monde peut imaginer la douleur causée par le fer lorsque le pied tente de se dilater sous le poids du cheval. La sensation que vous avez causée peut s'apparenter à celle que vous ressentiriez si vous deviez marcher dans une paire de chaussure trop petite d'une taille! Cette situation cause une interruption de la circulation sanguine dans le podophyle. En premier c'est la circulation en pince qui est affectée.
Du au manque d'apport de sang en pince, les nerfs cessent d'être irrigués à cet endroit et la pince devient insensible. Dû au mécanisme spécifique du système circulatoire dans le pied, les talons vont continuer à recevoir un apport plus ou moins important de sang dans un premier temps qui cause au cheval la sensation de douleur pendant un peu plus longtemps en talons. Finalement, le manque de circulation sanguine entraine la mort de certains tissus du podophyle .



Lorsque vous permettez à quelqu’un de ferrer votre cheval, vous causez un traumatisme à son Coeur, qui dépend du bon fonctionnement du mécanisme du pied pour fonctionner normalement, puisque les pieds participent à 60% au rôle de pompe dans le corps.

Il existe une longue liste de douleurs physiques que vous causez à votre cheval, si vous lui posez un fer. La troisième phalange va créer des pincements traumatiques sur le chorion de la sole, due à l’impossibilité de la voûte à s’écarter lorsque le pied reçoit du poids. Avec le temps d’autres choses vont apparaître comme par exemple : l’ossification des cartilages latéraux; le métabolisme des cellules et la circulation sanguine sont gravement affectés, ce qui entraîne une mauvaise qualité de corne; les déchets métaboliques ne sont plus utilisés pour produire de la corne mais restent dans le corps, ce qui ressurgit sur des organes comme le foie, les reins, la peau, etc.;le choc des impacts est accentué ce qui endommage les articulations.

Il s’agissait “seulement” d’un court extrait du mal que vous causez à votre cheval en autorisant la ferrure – mal, qui apparaît dans son corps et dont aucun maréchal ferrant ne vous parlera.

Pourquoi ?

Pourquoi le maréchal ferrant ne vous dit pas cela?

C’est son devoir d’assurer la SANTE des pieds de votre cheval.

Vous faites confiance à cet homme ?

L’une des raisons de cette terrifiante et triste vérité c’est que la majorité des maréchaux ferrant n’en sait rien. Cela ne leur a jamais été enseigné. Une autre raison, et c’est tout aussi pathétique, c’est que les maréchaux ferrant font plus d’argent en ferrant. Cela s’est confirmé régulièrement au cours des nombreuses discussions que j’ai eue avec eux.

“ Si je ne le fais pas quelqu’un d’autre le fera à ma place.”

Dans mes nombreuses discussions avec les maréchaux ferrant il n’y en a PAS UN qui pouvait donner les raisons pouvant démontrer pourquoi la ferrure serait bénéfique AU CHEVAL. C’était presque le contraire nombreux sont ceux qui ont admis qu’ils ne ferraient pas le cheval à moins que le propriétaire leur ait explicitement demandé pour une utilisation spécifique, comme monter par exemple.
Ainsi nous en arrivons à la troisième triste vérité, qui est que tous les maréchaux ferrant, et tout maréchal ferrant étant prêt à ferrer votre cheval ne le fera que pour une raison :

Parce qu’il/elle n’a pas suffisamment de connaissances pour parer correctement les pieds de votre cheval ET vous informer de l’environnement approprié pour cet animal, afin que celui-ci puisse avoir des sabots qui poussent correctement, en bonne santé et qui puissent se déplacer sur tous les types de terrains sans aucune difficultés.

Les faits scientifiques, anatomiques et éthiques qui vont à l’encontre de la ferrure sont indiscutables. Nous pouvons même déclarer que le ferrage représente une blessure physique et s’apparente à un acte criminel.
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En décision du tribunal fédéral constitutionnel Allemand du 3 Juillet 2007 il est dit:

“2. Jugeant d’ après les références fournies par le vétérinaire certifié L… ferrer le cheval peut toujours être perçu comme un ‘mal nécessaire’.
Le mécanisme nécessaire au fonctionnement du pied, à savoir : l´élasticité du pied par poser et lever des membres, est de part le fer cloué extrêmement limité voire même, complètement inexistant et la circulation du sang dans les membres s’en trouve altérée. De plus, à cause des fers, des clous et de la mauvaise influence que cela a sur la pousse de la corne, des tensions se créent à l’intérieur du pied qui vont endommager la boîte cornée et entraîner douleurs et boiteries. Le meilleur moyen de conserver un cheval en bonne santé est de le laisser déferré. Les maréchaux ferrant et les pédicures équins ne sont pas des ennemis, mais spécialistes de leurs sujets respectifs. Le propriétaire doit avoir le choix entre plusieurs méthodes de parage. De part le peu d’expérience vétérinaire d’un propriétaire, celui (celle)-ci ne voit pas de douleur dans le travail du pédicure équin, ma sa propre expérience lui apprend qu’un fer mal placé peut porter atteinte à la santé de son cheval.

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3. Pour la première Association de maréchaux ferrant, le Prof. Dr. A…souligne le fait qu’il y a concordance entre les déclarations des professionnels de la médicine vétérinaire, selon lesquels le cheval doit, tant que possible, être laissé pieds nus.”

Ces vétérinaires sont peu nombreux mais il existe une longue liste de vétérinaires professionnels responsables qui comprennent ce sujet et qui ne détournent pas leur serment, mais qui se battent pour la santé de l’animal et se prononcent contre la ferrure. Parmi les scientifiques qui connaissent les méfaits de la ferrure les suivants doivent être mentionnés : Dr. Bracy Clark, Dr. Luca Bein, Prof. Lungowitz, Prof. Smedegard, Dr Rudolf Zierold, Prof. Chris Pollitt, Dr. Hinterhofer, Prof. Robert Cook, Dr. méd vét Hiltrud Strasser, Prof. R. Adams. Avec Xénophon en tête, que tant de cavaliers reconnaissent comme le père de l’art équestre, qui prescrivait que les chevaux devaient bouger autant que possible sur des cailloux afin que leurs pieds soient de la ‘‘bonne taille’’ et endurcis. Même à cette époque il était reconnu que les pieds avaient besoin de mouvement et d’être endurcis pour que le cheval reste utilisable.

Laissez-moi à nouveau souligner ceci, je vous prie:
“Les pieds ont besoin de mouvement et de renforcement afin que le cheval puisse être utilisable. Il n’y a pas d’autre moyen, un cheval avec des pieds malades ou sensibles doit être ferré pour être monté!”

Soyez donc avertis que si votre cheval est ferré, alors il a probablement un mauvais fonctionnement des pieds, qui doivent auparavant subir un traitement curatif pour le corriger.

Et maintenant laissez moi à nouveau citer cette phrase:
“…le cheval doit, tant que possible être laissé pieds nus.”

Est-ce possible?

Pourquoi ne serait-ce pas possible?

Vous avez entendu nombre de maréchaux ferrant vous dire que ce n’est pas possible parce qu’ils ne possèdent pas les connaissances selon lesquelles un parage correct rend cela possible. Il leur est également difficile d’expliquer à certains cavaliers que le cheval a besoin d’un environnement approprié ; stabulation libre, mouvement sur différents types de sols pour pouvoir être monté sans fers parce qu’au coin du bois attend le confrère peu scrupuleux qui va ferrer le cheval sans poser de questions. La peur de perdre un client est grande.

“Si je ne le fais pas alors quelqu’un d’autre le fera ma place.”

Pour illustrer les conséquences que ceci peut avoir sur votre cheval dans le pire des cas, je vais vous montrer le travail d’un maréchal ferrant. Ne vous méprenez pas en vous disant que c’est le travail d’un novice ou d’un mauvais maréchal ferrant. Loin de là. Celui-ci est très demandé et a la réputation de “remettre un cheval droit dans ses pieds”. Le plus triste c’est qu’il est vraiment le plus performant ; Les autres étant tous moins qualifiés pour ce type de travail.

Le cheval ferré:





Il faut préciser que le maréchal en question a ferré ce cheval pendant des années. (le cheval n’a pas été monté ou utilisé pour une tâche spécifique)et la paroi n’a pas pu pousser pendant toutes ces années. Il y avait également une partie de la fourchette qui manquait,mais ce n’est pas surprenant avec un tel traitement. C’est plutôt la conséquence d’un soin du pied inaproprié et d’un manque de connaissances.

Après avoir entrepris de soigner ce cheval et une fois les fers retirés, le véritable désastre de ces pieds apparut.


Il ne doit pas être occulté que ce maréchal ferrant a tenté de contribuer à saboter mes tentatives pour libérer ce cheval de la ferrure en disant au propriétaire, et à qui voulait l’entendre, que ce cheval ne pourrait jamais marcher sans fers; qu’il allait boiter et qu’il finirait certainement par…mourir. Le lecteur peut s’imaginer combien j’ai du user de persuasion pour mettre à l’aise ces propriétaires effrayés, et c’est seulement en leur prouvant la réduction des coûts que je suis parvenue à les convaincre de me faire confiance. Avec ceci je veux faire clairement comprendre les méthodes auxquelles ont recours presque tous les maréchaux ferrant se trouvant dans cette situation ou dans une situation similaire, alors que la seule chose qui devrait nous guider est de venir en aide au cheval !

Après le retrait des fers et quelques corrections du parage les pieds étaient ainsi:





Voilà encore pour une comparaison directe:
Il s’agit du même pied!
La photo de gauche est celle d’un pied traité par le même maréchal ferrant, qui certifiait que la paroi ne pouvait pas pousser aussi vite tant les pieds étaient en mauvais état.

La photo de droite montre le même pied après quelques mois de soin correct du pied en suivant la méthode du Dr Strasser.

Comment pouvez vous, en tant que propriétaire, être en mesure de reconnaître des problèmes de pied chez votre cheval ?

Tout d’abord regardez la position du corps de votre cheval, en le laissant libre et calme. Les photos suivantes sont celles de chevaux ferrés et vous remarquerez que la majorité de ces chevaux présentent les mêmes signes de douleur :



Comme nous pouvons le constater, les chevaux ont les pieds manifestement situés sous le corps. Pourquoi font ils cela ? Ce n’est pas la position normale d’un corps de cheval, c’est même une position stressante et signe de problèmes.

Les maréchaux ferrant parent pour ferrer les chevaux différemment du parage pied nu. Les talons sont en général laissés trop haut, ce qui supprime partiellement, voire totalement l’irrigation sanguine du podophyle. Ensuite le fer est cloué et le cheval doit le garder et marcher avec. Chacun peut imaginer la sensation inconfortable que cela produit alors que les talons du pied devraient s’écarter et qu’ils ne peuvent le faire que de façon partielle parce que les clous empêchent le mouvement en mamelles et en quartiers (en effet l’axe du mouvement se situe en pince et le fait de clouer ne serait-ce qu’une partie du pied suffit à bloquer le bon mécanisme du pied) Le sang ne peut alors plus atteindre que partiellement la pince, voire plus du tout. A cause de cela la circulation est réduite de façon alarmante voire même, coupée. Avec le temps la pince devient insensible et le cheval ne sent plus la douleur à cet endroit.

Cependant les talons, qui sont toujours trop hauts et créent une pression sur le chorion, restent sensibles plus longtemps du fait de la spécificité du système de circulation sanguine du pied. Le cheval souffre toujours de la pression non physiologique et des tissus endommagés à l’arrière de son pied. Afin d’endiguer la douleur, le cheval reporte le poids sur la pince insensible en plaçant les pieds sous lui.
La douleur causée dans le pied est énorme. Le cheval souffre. Vous pouvez clairement voir cela sur la photo de gauche dans le cas d’un autre cheval dont voilà l’image thermographique.



Parmi les autres maladies que l’on peut voir sur ces photos, il est clairement visible que la circulation sanguine est réduite dans le pied et dans les jambes. Il s’agit de symptômes observables chez tous les chevaux ferrés.

Certains chevaux sont ferrés de telle manière que c’est tout le pied qui devient insensibles.

Certains chevaux développent des genoux coincés, leurs muscles s’étant développés excessivement pour supporter cette position artificielle et douloureuse et ont fait avancer les articulations du carpe. Soyez attentifs aux marques sur les photos et apprenez à reconnaître les signes de douleurs que montre un cheval. La posture, la tension du corps, la position des jambes, les épaules, les oreilles et tout cela dans un ensemble. La tête du cheval en dit également long comme celle appartenant à ce cheval:



Notez la position des oreilles — “molles et endormies” — le cheval écoute “en lui-même’’, les creux au dessus des yeux, les nasaux asymétriques indiquent une douleur plus grande d’un côté, la dilatation prononcée des artères chez le cheval au repos. Cette tête et ces yeux montrent clairement la douleur.

L’autre point sur lequel vous pouvez vous concentrer se situe dans l’épaule du cheval. Après étude il apparaît que l’angle de l’épaule d’un cheval en bonne santé est moins penchée que celeui d’un cheval ferré avec des talons trop hauts et qui ont les pieds déformés. Ces chevaux ont montré des angles moins prononcés après un traitement correct et la disparition de la douleur.

L’angle de l’épaule d’un cheval en bonne santé doit se situer entre 45° et 55°. Les os des membres ont certains angles dûs aux tendons, qui influencent l’angle de l’épaule.
Dans tous les livres d’anatomie la troisième phalange est représentée parallèle au sol, ce qui constitue la position correcte ; Cela signifie que si le cheval se tient dans une position correcte, il utilise alors les tendons pour se tenir debout et n’a besoin de faire travailler aucun muscle pour cela, alors l’épaule a un angle correct.

Chez le cheval aux talons douloureux, comme chez le cheval ayant des pieds mal parés, l’angle de l’épaule est plus fermé. Les muscles sont sollicités par cette position non naturelle et sont plus tendus. Ceci peut aussi être constaté par des muscles plus ronds et plus développés qu’ont ces chevaux, même si on les laisse se tenir comme ils veulent. Les muscles en question sont également durs. Pourquoi un animal se tient il dans une position non naturelle, lui demandant un effort musculaire et une dépense d’énergie, si ce n’est à cause d’une douleur ?!



Peut être que votre maréchal ferrant peut répondre à ces questions et expliquer pourquoi un tel problème disparaît avec un parage correct?
Si tel est le cas, soyez aimable de me transmettre sa réponse.
Demandez alors à votre maréchal ferrant s’il nous autorise à publier sa réponse et son nom. :)

Voilà la posture d’un cheval correctement paré:




Je voudrais terminer en citant des passages d’une conversation avec un maréchal ferrant. Il venait de ferrer un cheval et tentait de justifier l’emploi de la ferrure en présence du propriétaire. Il a déclaré que les chevaux marchent beaucoup mieux avec des fers et qu’ils seraient incapables de le faire sans.

“Oui, la ferrure est tellement bonne pour les chevaux qu’ils sont tous nés ferrés. La nature est si bien faite , qu’elle met des fers aux pieds des chevaux sans quoi ils ne pourraient pas marcher.” — Répondis-je ironiquement…

Il a dû admettre que les chevaux marchent mieux pied nus et après le départ du propriétaire il m’a également déclaré qu’il avait plusieurs fois conseillé à des propriétaires de ne pas ferrer leur cheval, parce que c’était mieux pour celui-ci mais que le propriétaire, voulant monter ne voulait entendre aucune des raisons pour lesquelles son cheval ne devait pas être ferré.

Et il existe de nombreuses personnes exerçant le métier de maréchal ferrant qui ont reconnu les méfaits que produit le fer. Des personnes qui ont choisi le camp du cheval, pieds nus, comme Ramey ou Jackson pour ne mentionner que certains d’entre eux.

J’aimerai vous recommander un article d’un ancien maréchal ferrant; John Graves “My conversion. A farrier's journey to natural hoof care”, (Ma conversion. Le voyage d’un maréchal ferrant vers l’entretien naturel du pied) www.LiberatedHorsemanship.com.

Il décrit son expérience de maréchal ferrant et comment il a trouvé la voie vers le soin naturel du pied, ce qui lui a permis de vraiment aider les chevaux:

“La douleur et la souffrance que j’ai vu endurer chez les équidés domestiqués de part les ‘bonnes intentions’ de la maréchalerie conventionnelle doivent cesser. ”

Je sais pourquoi les poseurs de fers font ce qu’ils font, et pourquoi la plupart des vétérinaires prescrivent ce qu’ils prescrivent. J’ai appris exactement la même méthode et j’étais dans le même mode de pensée. Pour certains c’est l’ignorance de la fonction et de la physiologie du mécanisme du pied. Pour d’autres c’est la sécurité de l’emploi et les besoins financiers. Pour d’autres encore, c’est l’addiction au fer — Ils ont besoin de cette satisfaction personnelle du travail bien fait concernant cet art qu´il est très difficile de maitriser. Presque tous les maréchaux ferrant vous diront, ‘Il ne s’agit que du cheval’ de ce point de vue c´est ce qu´ils font dans tous les discours qu´ils ont sur leur métier. Certains sont sincères dans ce qu'ils pensent. Certains le disent juste pour la forme. Ils pensent tous que cet art ancestral est une très noble occupation, honnête, le ‘sel de la terre’. Et ce serait vrai si ce n´était pas basé sur de mauvaises connaissances remontant à un millier d'années.

“Je dis souvent aux propriétaires, lorsqu’ils me demandent pourquoi je crois que le fer est mauvais, que lorsque le fer à cheval a été inventé, on croyait que la terre était plate et située au centre de l’univers.”

Si vous avez un spécialiste qui a les connaissances pour parer correctement les pieds, alors votre cheval va marcher et courir sur n’importe quel type de terrains puisqu’un pied sain est capable de le faire. Le pied est la plus belle création de la nature, il s’adapte à n’importe quel terrain lorsque le cheval a la possibilité de les fouler régulièrement.

Tout maréchal qui est prêt à ferrer un cheval... ne possède pas les connaissances suffisantes. Si vous confiez la santé de votre cheval à une telle personne, cela n'engage que vous.

Friday, January 13, 2012

Myopathie atypique ou une conséquence de nutrition insuffisante des chevaux affectés ?

Par Maksida Vogt

Depuis les deux dernières années il y a des informations sur cette maladie qui se répand créant la panique parmi les propriétaires de chevaux. Les chevaux semblent mourir mystérieusement lorsqu’ils restent dehors. Des cas sont recensés en Angleterre, en Suède, en Belgique, en France, en Suisse et en Allemagne. 90% des chevaux atteints de cette maladie meurent et personne ne sait de quel mal il est question. La seule chose qui relie ces morts à cette affection est qu’ils sont tombés malades en automne, qu’il s’agit généralement de très jeunes ou de vieux chevaux affaiblis (bien que pas tous), ainsi que des chevaux stressés par l’entraînement. Il y a aussi le fait que les pâtures sur lesquelles se trouvaient les chevaux étaient sur-pâturées, et ce, depuis des années.

Le seul conseil donné par les professionnels aux propriétaires effrayés fut de remettre leurs chevaux au box. Il y a également eu des discussions à propos de la vaccination afin de protéger les chevaux de cette maladie. Il est curieux de penser à protéger des animaux par un vaccin contre une maladie dont on ne sait même pas de quoi ou d’où elle provient. D’autre part il y a eu de nombreux rapports et articles démontrant les méfaits de trop nombreux vaccins sur la santé des hommes et des animaux, il s’impose de se demander s’il s’agirait du bon moyen de prévention par rapport à cette maladie.


Les chevaux frappés par la myopathie atypique peuvent présenter des symptômes tels qu’ une transpiration importante, action désordonnée des muscles, des faiblesses, une atrophie importante des muscles, des urines foncées, une réticence à bouger, une impossibilité à se lever, une impossibilité de mâcher et de déglutir, des difficultés respiratoires et la mort survenant après 12 à 72 heures due à l’effondrement du système cardiorespiratoire. Les symptômes et les douleurs diffèrent en fonction des chevaux. Aux stades initiaux, les symptômes peuvent être confondus avec ceux d’une colique.

Mais cette maladie n’a rien de nouveau, en Angleterre il y a eu 1976 cas recensés depuis 1939. En 1984 l’affection fut nommée Myopathie Atypique.


Le Dr. méd. vétérinaire Uwe Hörügel de l’Institut Allemand “Saxony Animal Epidemics Institute” se spécialisa dans l’étude de ce phénomène et parvint aux conclusions suivantes:

La Myopathie atypique ressemble plus à un désordre du métabolisme musculaire par intoxication des parcs en Europe et en Amérique du Nord. (puisque, de part leur nature, tout cheval devrait être laissé sur des parcs, ces conclusions sont quelque peu dérangeantes). A l’automne 2009 il y a eu 371 cas recensés en Europe, et 125 au printemps 2010.

Il apparaît que les chevaux sont tombés malades par les jours de plus forts vents et qu’il s’agissait de chevaux dans des situations stressantes comme les produit un entraînement intense, un transport ou qu’ils avaient des déficiences immunitaires. Dans presque tous les cas, les chevaux se trouvaient sur des parcs surpâturés et avec des crottins non ramassés auprès desquels poussaient des grands érables. Très souvent les feuilles d’érables sont touchées par un champignon du nom de Rhytisma acerinum Ceci confirmerait les observations faites en 2009 par les Dr. Renate Vanselow et Silke Dehe, selon lesquelles il y avait une forte croissance chez les érables qui, de fait, ont multiplié l’apparition de graines et d’embryons de germes. D’après le Dr. Venselow, les graines et les feuilles peuvent avoir une forte concentration en acides aminés toxiques, qui peuvent conduirent à la mort de canetons en quelques heures. L’une de ces toxines présente dans ces feuilles est l’Hypoglycine, qui est également toxique pour les humains. L’Hypoglycine est un acide aminé qui devient toxique après la digestion et les personnes atteintes présentent les mêmes symptômes que les chevaux atteints de Myopathie Atypique. En Amérique sont recencés de tels cas, de chevaux ayant ingéré des feuilles d’érable rouge.


Érable Sycomore (Acer pseudoplatanus), Inflorescence, Lieu: Marburg, Hesse, Allemagne

Après les analyses faites sur les pâtures touchées il apparaît que l’herbe contenait très peu de nutriments et que les chevaux n’avaient pas de complément nutritifs ou de grain. Ceci signifie que, par le seul pâturage du parc, les chevaux ne pouvaient prélever qu’un tiers de l’apport nutritif nécessaire à leur survie. Ceci implique que les chevaux se trouvaient en déficit énergétique et que pour rééquilibrer cela ils auraient dû avoir un apport journalier équivalent à au moins 4kg d’avoine entière.

Si nous additionnons tous ces faits, nous pouvons alors arriver à une explication, pourquoi ces chevaux ont été affectés, particulièrement après des jours de forts vents, puisque le vent transporte les feuilles mortes et les graines dans de tels parcs et que les chevaux, dans un besoin nutritionnel, les auront ingérés. Les feuilles d’érable ont un goût sucré dû au rejet de miel lors de la digestion des pucerons qui les rendent attirantes pour les animaux. Les jeunes chevaux n’ayant pas encore développé un système immunitaire vont former le groupe le plus atteint ainsi que les vieux chevaux dont le système immunitaire est affaibli. Les chevaux à l’entraînement intensif ou à la suite d’un transport sont stressés, et les chevaux stressés tombent plus facilement malades pour plusieurs raisons. En étudiant les chevaux se trouvant dans les mêmes groupes mais n’ayant pas été affectés par la maladie, il est apparu que leur concentration enzymatique dans le sang s’était modifiée dans le foie et les muscles, signifiant qu’ils auraient également été en contact avec la toxine et l’avaient ingéré, mais que leur système immunitaire était assez fort pour empêcher la maladie de se développer.

Pour aider les chevaux à rester en forme il n’est pas conseillé de les enfermer puisque ceci les affecte énormément. Les chevaux doivent pouvoir vivre sur des pâtures suffisamment vastes et celles-ci doivent être nettoyées des crottins et des feuilles d’érable. De plus les chevaux doivent avoir à disposition du bon foin et doivent recevoir une ration d’avoine entière et ne doivent pas être laissés livrés à eux-mêmes à l’herbe. Les chevaux ayant une activité de travail devront recevoir des rations plus importantes d’avoine. Enfin tous les chevaux devront avoir accès à des minéraux, mis à leur disposition à volonté sous leur forme naturelle.

Il est fortement improbable que les chevaux aient ingéré des quantités assez importantes de feuilles d’érables pour s’en rendre malade si leurs besoins énergétiques avaient été respectés.
Le facteur stress est également important ainsi que l’état de santé du système immunitaire. Pour un cheval en bonne santé, il n’est pas problématique de manger de grandes quantités de plantes toxiques comme vu sur les exemples ci-dessus. C’est la somme des facteurs de risques qui détermine si un cheval va tomber malade ou non. C’est le cas pour de nombreuses pathologies que nous rencontrons.
Un autre facteur qui pourrait influencer le choix du cheval pour sa nourriture réside dans l’habitat inadéquat que nous lui fournissons. Lorsque les chevaux sont nés au box et gardés de cette manière ils peuvent développer différents types de désordres qui apparaissent, outre la non reconnaissance des plantes sur pied, au niveau des pieds, de la locomotion et du comportement. Il y a en général plusieurs points qu’il faudrait repenser dans l’hébergement de nos chevaux aujourd’hui, nous sommes à l’époque où de grands parcs avec des abris devraient être la norme.

Référence
http://www.tsk-sachsen.de/index.php/pferdegesundheit/kontaktpferd

Nous publions ici le commentaire (envoyé par mail) de Mme Dehe, journaliste pour un magazine animalier allemand, qui nuance fortement notre prise de position (posté sur le blog Allemand) :
 
« ce conseil » selon lequel on ne devrait pas enfermer les chevaux parce que cela les affecte énormément devrait peut-être être repensé.
A l’heure actuelle je voudrais conseiller aux propriétaires de chevaux, de ne pas laisser leurs chevaux sur les parcs à l’automne, lorsqu’il y a beaucoup de feuilles au sol, ou là où se trouvent de nombreuse feuilles d’érable ou de jeunes pousses d’arbres.
Il est très difficile pour un propriétaire de tenir son parc nettoyé de toutes feuilles ou de faire la différence entre différentes pousses d’arbres. Ainsi par forts vents ou par grands froids les conditions de toxicités peuvent changer. Il n’y a pas eu de recherches actuellement sur le fait que des chevaux avec suffisamment de nourriture ne mangent pas les feuilles d’érable et le danger ne peut pas être écarté. Peut être existe t'il des chevaux qui préfèrent les feuilles d'érable ? Dans le Nord Rhein Westfallen, sur un parc bordé par une rangée d'érables, les chevaux avaient suffisamment d'herbe, pourtant quatre sont morts.
« Les chevaux doivent pouvoir vivre sur des pâtures suffisamment vastes et celles-ci doivent être nettoyées des crottins et des feuilles d’érable »- Cela est impossible sur des grands parcs pour la plupart des propriétaires.

« De plus les chevaux doivent avoir à disposition du bon foin et doivent recevoir une ration d’avoine entière et ne doivent pas être laissés livrés à eux-mêmes à l’herbe »
Attention, sur l'un des parcs où je me suis rendue le foin était posé juste sous un érable. Ainsi, les feuilles et les graines pouvaient être ingérées avec le foin.

A ce propos, je me rends sur les différents parcs ou les chevaux meurent subitement quand ils sont à moins de 100 km.

Merci à vous d'avoir écrit cet article, je suis toujours intéressée par le nouvelles et les informations à ce sujet.

Avec mes plus sincères amitiés
Silke Dehe