Wednesday, December 12, 2012

Le sport équestre - un diagnostic

Maksida Vogt

Avant-propos
À l'heure actuelle,  différentes disciplines équestres appartiennent au loisir - et à un secteur d'activité «sport». Ils font partie intégrante de notre monde et les personnalités qui travaillent dans ces disciplines nous sourient dans les pages de différents magazines, et ils sont même récompensés pour leurs "prouesses sportives". Ils sont un modèle pour beaucoup, et surtout pour nos enfants qui aiment imiter ceux qui sont présentés comme des exemples. 
Le grand public ignore souvent comment les chevaux de sport sont traités et comment ils ont à souffrir du soi-disant «sport». Même si ce n'est généralement pas connu, le soi-disant «cavalier» est certainement une priorité pour le bien-être animal. J'ai du mal à croire que ces soi-disant «sportifs» ne perçoivent aucun signe de la souffrance de l'animal avec lequel ils sont en contact tous les jours. Je suis plus portée à croire qu’ils sacrifient de sang froid les chevaux à leurs priorités, ou qu’ils sont eux-mêmes victimes de l’environnement impitoyable dans lequel ils évoluent.
C’est un commerce qui  rapporte des milliards de dollars, et dans une telle filière, il n'y a pas de place pour la compassion envers les animaux. Il est de mon devoir de dénoncer les abus et les acteurs qui se voient célébrés par des milliers de personnes comme des héros à la lumière de la cruauté qu’ils exercent quotidiennement envers les animaux. Et de m’interroger quant à cette pratique.
L’Equitation Western, par exemple, nous est portée à l’écran par des personnes comme Corinna Schumacher et de plus en plus par Michael Schumacher,  ces contemporains étant très populaires, c’est quelque chose de bon. Les journalistes allemands tels que Sarah Connor ou Frauke Ludowig montent comme invités dans cette ferme où les chevaux sont enfermés comme des prisonniers dans les boxes onéreux, coupés de tous leurs besoins naturels.
Est-ce que nous devrions nous orienter vers ce que nous présentent ces modèles?

Traité 1. L’Equitation Western
L’équitation Western, ainsi que la plupart des autres disciplines équestres, sont basés sur diverses formes d'utilisation du cheval du passé, lorsque l'homme a commencé à utiliser des animaux pour ses propres besoins. Depuis 2000, l’équitation Western est reconnue comme une discipline par la FEI a (une organisation qui prétend se soucier du bien-être des chevaux, tout en organisant le «sport» - des épreuves de compétition avec ces animaux).
Mais que nous voyons ici en fait? Et est-ce que l’on peut nommer «sport» ce qui cause tant de douleur et de dommages à l'organisme du cheval?



Ce que nous voyons ici est un animal en souffrance. En Démonstration publique, publiquement torturé. La bouche est grande ouverte, le cheval tente d'échapper à la douleur dans les dents, un traumatisme grave, causé à cet instant dans sa bouche. Un cheval Vaquera doit s'arrêter brusquement, sans trop glisser. Survient une pression incroyable sur les reins et les postérieurs, de même que dans les tendons et les antérieurs. Les manœuvres brutales et le haut port de tête forcé qui est imposé aux chevaux par la douleur, laissent de graves dommages dans l’encolure et dans les articulations de la mâchoire.

En outre, il y a la une mauvaise habitude de couper la queue du cheval,  celle-ci constituant sa défense naturelle contre les insectes et les intempéries. Surtout dans un climat chaud, où la queue du cheval sert de protection essentielle contre les insectes piqueurs et suceurs.


Corinna Schumacher effectuant un sliding stop lors d'une compétition

Avez-vous déjà vu un cheval dans la campagne ou dans un enclos effectuer volontairement quelque chose comme cela?
Nous sommes ici pour témoigner de l’extrême ignorance de notre société, qui rend possible le mauvais usage des chevaux par ces « cavaliers » qui endommagent ouvertement (de manière détectable) leur corps. Dans la discipline du Reining, nous voyons des spins et des sliding stops. Lors des spins, le cheval se tourne rapidement vers l'arrière, ce qui signifie une tension extrême de la région lombaire. Lorsque vous faites un sliding stop, le cheval s'arrête à partir du grand galop avec un placement extrême des postérieurs sous le corps en voûtant les reins à l’extrême, mais cela va encore plus loin avec les antérieurs, de telle sorte que l'impression de glisse se produit. Ne peut on pas voir sur cette photo, à quel point cela doit faire mal?

L'ensemble du corps du cheval est impacté, déchirure des muscles semi-membraneux et semi-tendineux,  calcification de l’articulation sacro-iliaque. Tous les exercices auxquels  ces chevaux sont brutalement contraints, se traduisent par un stress non physiologique du tendon fléchisseur profond, de la partie lombaire de la colonne vertébrale, des  articulations sacro-iliaques, des muscles des épaules, des membres antérieurs et postérieurs sans oublier les sabots, qui sont un organe métabolique  important. Les chevaux sont même ferrés avec des fers cloués antidérapants. Vous pouvez lire les conséquences du ferrage en métal dans cet article: http://academialibertifrance.blogspot.co.uk/2012/01/traite-sur-loccupation-des-marechaux.html



Maintenant, nous sommes confrontés à la question de savoir si ces personnes, réalisant ceci avec leurs chevaux sont conscients de ce qu'ils font à tous les autres? Je suppose qu'ils ne savent pas.

Si vous regardez des vidéos d'équitation western - de cette équitation brutale, avec les arrêts brusques, en tirant sur la bouche sensible du cheval, les choc semblables à  des torsions et le violent traitement général du cheval - vous avez forcément l'impression que ces gens ne pensent même pas à l'animal comme un être vivant, sans parler du fait de sentir le cheval. Au contraire, il semble qu'ils pourraient remplacer l’être vivant qu’est le cheval, à tout moment par n'importe quelle machine. On voit souvent des motards prendre mieux soin de leurs  machines.

Les chevaux de "Sport"  dans l‘équitation Western ont des usures des articulations et des déchirures énormes des ligaments. Le plus fatal est que les chevaux d’équitation Western sont débourrés (broken)  très jeunes, alors qu’ils sont «des enfants», à un age de 1,5-2 ans. "Pour débourrer" = "casser (to break)" – l’expression est très précise, le terme signifie exactement ce que ça représente.


Sarah Connor participant à une compétition équitation western, photo http://photoholics.ch

Quand vous considérez que la plaque de croissance de la tête du fémur n'est pas fermé avant 42 mois et la fusion épiphysaire sur le corps de la vertèbre lombaire se réalise jusqu'à 4,9 à  6,7 ans (Wissdorf, Gerhards, Huskamp, ​​Deegen, 2002) cela devrait alerter le lecteur sur les abus que subissent ces chevaux.

En mouvement, du pas jusqu’au saut, la transmission de la puissance des membres postérieurs du corps est essentielle. Ces forces compressives sont transmises à travers les os et leurs composés. Les articulations sacro-iliaques, et la partie transitoire entre le sacrum et la colonne lombaire joue  un rôle particulier au sein des forces de transmission excentrique générés sur les membres postérieurs, l’axe médian du squelette (Hantak et Horvath, 1982;. Rumens et al 2007). Une transmission de puissance efficace exige un degré élevé de stabilité, mais tout en se déplaçant dans l'articulation sacro-iliaque. L'articulation sacro-iliaque doit donc remplir deux fonctions: d'une part, la fixation du sacrum entre les ailes iliaques, d'autre part, la transmission de la puissance des postérieurs à  la colonne vertébrale (rumen et al 2007.).


En conséquence du traumatisme (des sliding stops et des spins, entre autres), il peut résulter des dommages au niveau des ligaments et une désolidarisation des  articulations. En raison d'une instabilité chronique, il se produit souvent de l'ossification  dans la région de l'articulation sacro-iliaque (Budras, Roeck, 2004).

Quand un cheval porte son poids sur les postérieurs, les articulations sacro-iliaques ont une force qui sépare les surfaces articulaires. Les puissants  ligaments sacro-iliaques agissent à l’encontre l'extension et des muscles de la partie caudale de la colonne vertébrale qui les soutiennent (Mm. glutei, erector spinae and psoas) (Mm. fessiers, érecteur du rachis et du psoas) (Denoix 1992). Nous parlons de charge NORMALE sur le système musculo-squelettique.

Même avec un stress naturel, diverses maladies peuvent apparaître. Ici, cependant, comme on le voit clairement sur les photos, le cheval est contraint dans une position très artificielle  et ce à une fréquence énorme.

Pour ces chevaux, les conséquences sont fatales. Ils développent des rigidités et une faible croissance des postérieurs, un  blocage des articulations, des entorses, des boiteries du postérieur d’origine  musculaire, de l’arthrite aiguë et chronique, des inflammations, des élongations, des fractures.

L’arthrose de l'articulation sacro-iliaque est le processus pathologique  le plus courant chez les chevaux qui montre la douleur ou le dysfonctionnement de l'articulation sacro-iliaque (Jeffcott 1980). L’inflammation  du ligament sacro-iliaque dorsale était considérée comme la lésion  la plus commune des tissus mous de la colonne vertébrale chez les chevaux (Gilllis 1999).

Les Congestions aiguës ou chroniques, les tensions récurrentes que l'on peut trouver dans toutes les disciplines de l'équitation western, conduisent à la déchirure des fibres ligamentaires, responsable de l'inflammation des ligaments. Il est possible que ce déchirement soit léger, modéré ou complet. Normalement, le ligament sacro-iliaque dorsal s’oppose à la désolidarisation  entre l’articulation sacro-iliaque  et les processus épineux du sacrum, cependant, le ligament est soumis à une énorme charge lors d’un saut ou lors d’une pression sur le sacrum (par exemple en raison d'une chute ou d'un sliding stop , qui est proche de la chute) qui peut conduire à une déchirure dorsale du ligament sacro-iliaque.


En règle générale, le sport équestre nous montre le reflet de personnes impliquées, ce qui est finalement laid et indigne d'imitation. Au contraire, c'est un signe d'un vide intérieur profond et d'insatisfaction, qu’une personne soit tellement insensible à la souffrance des animaux. Certes, il ya aussi beaucoup de gens dans ces «sports» qui placent leur ego en avant et se défoulent. Ils dominent le gros animal et ils peuvent "le faire obéir" de la manière qu'ils veulent. Pour vivre l'action, pour montrer ce que l'on est «capable de faire».

Je note avec une grande préoccupation la participation de nombreuses personnalités de premier plan dans cet environnement hostile au cheval et nous espérons par la présente,  favoriser une discussion à ce sujet, ainsi que faire la lumière à ce sujet sur le bien-être du cheval.